Patrimoine
Patrimoine culturel du massif
La bataille du Hilsenfirst
Il y a 100 ans la bataille du Hilsenfirst
Patrimoine zoologique
Les mammifères
(source : étude du plan de conservation des milieux pour le massif de Petit-Ballon et Steinberg)
Il existe très peu de données publiées sur la faune du Petit Ballon – Steinberg. Les mammifères ne font pas exception. Les statuts de la grande faune, facilement repérable en hiver, et des chéiroptères, dont les gîtes d’hibernation sont bien connus, peuvent être définis. A l’opposé, les espèces de petite taille (micromammifères) ne pourront être considérées que comme potentiellement présentes. La probabilité de leur présence est très forte car ces mêmes espèces vivent avec certitude dans des sites vosgiens proches ou écologiquement semblables, mais elle n’est pas prouvée.
En conséquence, si la présence des grandes espèces et des chéiroptères est assez facile à confirmer, le statut des micromammifères mériterait des recherches complémentaires. Les populations de mammifères à enjeux sont celles qui, de par leur statut, sont soit protégées, soit gibiers, soit classées nuisibles. Nous pouvons en effet considérer que les autres espèces sont moins sensibles à la « gestion » humaine.
Pour chacune de ces espèces, nous détaillerons son mode de vie pour déterminer les enjeux spécifiques au massif.
Les espèces protégées. Ces espèces sont protégées par l’arrêté du Ministère de l’environnement et du cadre de vie, daté du 17 avril 1981, fixant les listes des mammifères protégés sur l’ensemble du territoire national. Le massif du Petit Ballon – Steinberg abrite quatre espèces protégées (hérisson, musaraigne aquatique, chat sauvage, et écureuil) et un groupe d’espèces protégées (chéiroptères ou chauves-souris). Le lynx n’est à priori pas présent (observation la plus proche au Schnepfenried).
Cerf : Le cerf est un animal de forêts ouvertes, où les arbres espacés et les clairières laissent l’herbe se développer. Plutôt agile, il s’aventure dans des lieux accidentés mais rarement dans les rochers. On le trouve par contre souvent bien au-dessus de la limite des bois. Sa présence dans le massif du Petit Ballon – Steinberg est certaine. Nous avons trouvé de nombreuses traces lors de nos pérégrinations hivernales, et ce essentiellement sur les pentes de la vallée de Guebwiller et à proximité des Bockswasen. Il n’est pas rare de rencontrer cette espèce sur les chaumes au moment du brame.
Chevreuil : Le chevreuil habite les bois qu’il quitte volontiers en fin d’après-midi pour rejoindre les prés et les cultures. Après le lever du jour, il retourne en forêt où il demeure caché une partie de la journée dans un buisson, un fourré ou une jeune sapinière. Très sédentaire (son territoire fait environ 1 kilomètre de rayon), il passe parfois des cols et sort alors sur les chaumes sommitales. D’une manière générale, en montagne, on le trouvera en forêt, dans les clairières et le bas des couloirs d’avalanche. Cervidé le plus répandu en Alsace, il est bien présent dans le massif du Petit Ballon -Steinberg.
Hérisson : Le hérisson habite tous les lieux qui lui offrent des insectes et des cachettes (buissons,broussailles, tas de bois, de feuilles…). Il évite toutefois les forêts de haute futaie ou de conifères.Présent toute l’année en petit nombre en forêt, il hiverne plus volontiers dans ce milieu et estive dans les zones plus urbaines ou de culture (densité de 5 à 15 individus par km2 en milieu rural, inférieure en forêt). Il reste très fidèle à ses lieux d’activité mais, seule la femelle défend un territoire d’une superficie comprise entre 5 et 15 hectares, le mâle étant plus vagabond. Cette espèce est probablement présente en très petit nombre dans le massif du Petit Ballon – Steinberg. Ses faibles effectifs la rendent difficilement observable.
Musaraigneaquatique (Neomys fodiens) Cette musaraigne aquatique(Neomys fodiens) Cette musaraigne vit au bord de l’eau jusqu’à 2500 m d’altitude. Elle court le long des rives,nage en surface, plonge et court au fond des ruisseaux, torrents et étangs.Sa présence est probable dans le massif du Petit Ballon – Steinberg dans les fonds de vallons ou à proximité de sources. Les conditions qui lui sont nécessaires sont réunies. Nous ne disposons toutefois pas d’observation directe mais ne l’avons pas particulièrement cherchée. L’analyse de pelottes de réjection dans la vallée du Haut-Florival certifie sa présence à ce niveau.
Chauves-souris : La présence de Myotis bechsteini (Murin de Bechstein) et Myotis myotis (Grand Murin) est certaine dans les colonies d’hibernation des galeries du Petit Ballon. Ces deux espèces sont protégés par la loi en France comme tous les chéiroptères, mais également inscrites àl’annexe II de la Directive Habitats. Ce sont donc des espèces d’intérêt communautaire. Il est probable que d’autres espèces fréquentes le massif.
Chat sauvage : Hainard le dit présent jusqu’à 1600 – 1700 m d’altitude alors que Kempf cite le Professeur Condé de Nancy affirmant qu’il reste de préférence au-dessous de 500 m. Selon Kempf, cette espèce atteint ses densités les plus fortes dans les Vosges gréseuses. La surface utilisée quotidiennement par ce félidé serait de 30 à 330 hectares et de 185 à 900 hectares sur une saison.
Ecureuil : L’existence de l’écureuil est liée à celle de massifs boisés d’un hectare au minimum. De grands arbres sont nécessaires pour l’installation de son nid. Il est observé régulièrement dans le massif du Petit Ballon – Steinberg. Par mauvais temps et en hiver, l’écureuil disparaît plusieurs jours de suite dans son nid et ne sort que pour rejoindre les réserves qu’il aura cachées à l’automne. Il les oublie souvent ce qui participe à la dissémination des graines et à la régénération naturelle des forêts.
Lièvre : Le lièvre vit aussi bien en forêt que dans les champs et les prés. Il débouche sur les chaumes, bien au-dessus de la limite des bois. Ainsi, la présence de lièvres a été démontrée jusque sur la crête du Petit Ballon – Steinberg. Les effectifs semblent toutefois très faibles. Essentiellement nocturne, le lièvre passe la journée dans son gîte. C’est une légère excavation creusée dans le sol ou la neige, à découvert ou non. Contrairement à une croyance répandue, le lièvre ne creuse pas de terrier et il est donc faux d’exclure d’emblée sa répartition des milieux très pierreux, aux sols de faible épaisseur ou rocheux.
Renard : Le renard est très commun partout. On le trouvera facilement en montagne comme en plaine et même à proximité ou dans les villages. En pleine nature, il rode même en milieu de journée mais préfère l’aube et le crépuscule. Son territoire comprend de 150 à 585 hectares sur une saison complète mais il n’en parcourt pas la moitié quotidiennement. Il n’a pas vraiment d’habitudes et peut sortir à toute heure de son terrier, dormir au soleil, sous un buisson ou à l’abri d’un rocher par temps de pluie. C’est certainement l’espèce dont on trouve le plus facilement la trace dans la neige lorsqu’on parcourt le massif du Petit Ballon – Steinberg.
Sanglier : Le sanglier s’accommode de bien des milieux humides ou secs, forestiers ou non, montagneux ou de plaine. La couverture forestière, l’abondance de la nourriture et le calme déterminent toutefois leur caractère nomade ou sédentaire. Une couverture forestière importante, de l’ordre de 4 à 5 000 hectares offrantquotidiennement nourriture et calme, est nécessaire. Lorsque l’un de ces facteurs vient àmanquer, en hiver par exemple, les sangliers se déplacent, souvent vers les cultures. On considère toutefois que les femelles sont beaucoup plus fixées que les mâles. Elles évoluent généralement dans un territoire de 100 à 400 hectares. Le sanglier s’active de préférence la nuit ou sous la pluie. Il passe la journée dans une bauge, creux allongé et peu profond à ne pas confondre avec la souille, dépression humide ou il se frotte.
Les batraciens
(source : étude du plan de conservation des milieux pour le massif de Petit-Ballon et Steinberg)
Les Grenouilles rousses et agiles ainsi que le Crapaud commun sont présents sur l’ensemble de notre aire d’études. L’altitude n’arrête pas ces anoures pour peu qu’existent de petites surfaces d’eaux stagnantes à proximité.
À l’étage de la forêt, une espèce d’urodèle, la Salamandre tachetée, est également présente.
Toutes ces espèces sont protégées sur l’ensemble du territoire national par l’arrêté du 22 juillet 1993 et la Grenouille agile est inscrite à l’annexe IV de la Directive Habitats. Elles ne sont pas directement menacées dans le massif du Petit Ballon – Steinberg.
Le Crapaud commun (Bufo bufo) est un véritable ubiquiste. Il peuple tous les milieux mais ne se rend à l’eau, toujours au même endroit, qu’en mars-avril pour la reproduction. Il chasse les insectes, les araignées, les myriapodes, les vers et les limaces. D’octobre à mars, il hiberne, enfoui dans la terre ou sous un éboulis.
La Grenouille rousse (Rana temporaria) est également ubiquiste et se nourrit des mêmes invertébrés que le Crapaud commun. Elle se reproduit par contre un peu plus tôt et surtout, elle hiberne différemment. Se rassemblant à l’automne dans les mares, elles passent l’hiver enfouies dans la vase ou sous les pierres.
La Grenouille agile {Rana dalmatind) a une préférence pour les lisières de forêt, les bois clairsemés et les prairies marécageuses. Sa présence n’est cependant pas impossible dans des milieux plus secs. Son comportement est par ailleurs proche de celui du Crapaud commun si ce n’est pour le mode d’hibernation. Le mâle rejoint les Grenouilles rousses alors que la femelle reste à terre, sous un amas de feuilles.
La Salamandre tachetée (Salamandra salamandrd) mène une vie terrestre dans les bois de feuillus humides et ombragés. Elle reste toujours proche des mares, fossés, ruisseaux et des sources où vivent ses larves à partir de mars – avril. Les vers, limaces et insectes constituent sa nourriture. Dès le mois d’octobre, elle s’enfouit sous une touffe d’herbe, les racines des arbres ou les souches. Elle peut également être rencontrée dans les anciennes galeries creusées sous le sommet du Petit Ballon.
Les invertébrés
(source : étude du plan de conservation des milieux pour le massif de Petit-Ballon et Steinberg)
Le monde des invertébrés (insectes, crustacés, mollusques, etc.) est extrêmement riche et varié. Son étude est difficile et mobilise assez peu de naturalistes. Aussi, les données existantes sur les Hautes-Vosges ne peuvent prétendre à l’exhaustivité et sont souvent relativement anciennes et peu vérifiées.
Un inventaire de terrain n’était pas possible dans le cadre de cette étude. Nous nous bornerons donc à citer, les espèces les plus caractéristiques ou les plus rares pour chaque type de milieu, dont la présence est mentionnée dans la bibliographie.
Parmi les insectes caractéristiques des Hautes-chaumes, il convient de citer :
- deux carabes montagnards, Carabus auronitens et Carabus glabratus, ;
- deux charançons, Otiorhynchus dubius et Phyllobius alpinus, typiques des crêtes ;
- une sauterelle verte, Tettigonia cantans, confinée aux chaumes situées à plus de 600 mètres d’altitude ;
- certains papillons diurnes comme les Erebia, véritables espèces montagnardes (d’autres espèces ubiquistes sont repoussées dans les Vosges par la destruction de leurs milieux en plaine).
Les milieux aquatiques présentent également quelques espèces. Agabus melanariusest par exemple un dytique spécifique des ornières et autres petites surfaces d’eau stagnante ombragée du massif vosgien. Les sources au-dessus de 800 mètres abritent un ver plat, la Planaire alpine (Crenobia alpinà) et des acariens des genres Lebertia, Feltria, Pseudofeltria, Hydrovolzia qui sont des reliques glaciaires. L’Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), victime de la pollution et d’une épizootie, est devenue très rare. Elle reste présente dans les affluents de très bonne qualité de la Fecht. Le nom du Krebsbach, rivière qui descend du massif du Petit Ballon signifie « rivière à écrevisses ».
Les forêts abritent une faune invertébrée abondante, souvent spécialisée (liée à un type de groupement forestier, à une plante particulière, aux arbres morts sur pieds, aux arbres morts à terre…). Certaines espèces comme ce carabe, Carabus variolosus, sont localisées au bord des ruisseaux et dans les vallons très humides du versant est des Vosges et sont très rares. D’autres sont des reliques glaciaires comme Discus rudeatus qui est un gastéropode des hêtraies-sapinières d’altitude. Enfin, d’autres espèces remarquables sont d’origine boréo-alpine (le mollusque terrestre Nesovitrea petronella par exemple). Leur présence est possible dans le massif du Petit Ballon – Steinberg.
L’écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) bénéficie d’une protection partielle. Il est interdit d’altérer ou de dégrader sciemment son milieu de vie. Elle est également inscrite aux annexes II et V de la Directive Habitats.
La pollution involontaire (effluents domestiques) ou volontaire (traitements insecticides et autres des chaumes et forêts) sont à l’origine de la disparition ou de l’affaiblissement des populations de certaines espèces d’invertébrés. Le retournement des chaumes a le même effet.
La position de ces espèces à la base des réseaux trophiques accroît l’urgence de leur préservation. Celle-ci exige :
- l’abandon des traitements insecticides aériens en forêt et également terrestres ailleurs ;
- l’interdiction totale des retournements de chaumes et des traitements chimiques au niveau des cols qui sont les lieux d’échanges des populations d’insectes entre les vallées ;
- l’arrêt des retournements de chaumes ailleurs ;
- la collecte et le traitement des effluents des fermes d’altitudes, auberges, refuges, ou résidences secondaires.
Les oiseaux
(source : étude du plan de conservation des milieux pour le massif de Petit-Ballon et Steinberg)
Grand tétras Les conifères (pins, sapins, etc.) sont l’élément essentiel du milieu favorable au Grand tétras. Sa préférence va très nettement aux vieux peuplements âgés de plus d’un siècle comportant des feuillus et de nombreuses lisières ou clairières (longueur minimale de 100 à 200 mètres de lisière par hectare). L’abondance des arbrisseaux à baies (myrtille surtout), des fourmilières, et la présence de places nues pour les bains de poussière sont également primordiales. En définitive, ce sont les forêts aux caractères les plus primitifs qui lui conviennent le mieux. Les futaies régulières et les monocultures lui sont défavorables.
Chouette de Tengmalm : La Chouette de Tengmalm habite principalement les vieilles futaies des étages montagnard et subalpin (hêtraies-sapinières et hêtraies d’altitude), riches en cavités naturelles et en loges de pic noir. Elle est présente dans le massif du Petit Ballon – Steinberg.
Chouette chevêchette : La plus petite, discrète, méconnue et très rare chouette des Vosges, habite les grandes forêts de conifères et les régions au climat froid qui lui rappellent les espaces nordiques dont elle est originaire. C’est une espèce relique de l’époque glaciaire. Les forêts naturelles, riches en conifères mêlés de feuillus, et ouvertes par des clairières ont sa préférence.
Gelinotte des bois : La Gelinotte est très exigeante sur la composition et la structure des milieux. Elle recherche les bois de feuillus ou mixtes qui présentent une strate herbacée et arbustive dense, avec des secteurs riches en nourriture, des caches, des zones nues pour les bains de poussière, des fourmilières, de l’eau, et des lisières nombreuses (clairières, sentiers…). Les taillis de 10 à 20 ans, les taillis sous futaie, les forêts primitives et les futaies jardinéespeuvent donc lui convenir. La futaie régulière lui est très défavorable.Son territoire s’étend sur 3 à 20 hectares selon la qualité des biotopes. Elle y vit seule ou en couple.
Grive mauvis : La Grive mauvis se cache souvent dans les bois où elle fouille les feuilles mortes. Elle fréquente également les prés et les champs, pourvu que des buissons, des haies ou des bosquets lui permettent de se réfugier en cas d’alerte. Les milieux humides sont préférés. On la rencontre souvent en lisière de chaume à partir de la fin septembre et jusqu’en mars. Cette espèce migratrice quitte ensuite notre région pour des horizons plus nordiques. Un seul cas de nidification est connu dans les Vosges depuis le début du siècle.
Traquet motteux : Le Traquet motteux est l’oiseau typique des lieux pierreux à végétation rase. En cela, les hautes-chaumes lui conviennent particulièrement bien en Alsace. Ses densités y restent cependant très faibles avec 20 couples seulement pour l’ensemble de l’Alsace. L’espèce est particulièrement présente au Steinberg où de deux à trois couples nichent chaque année.
Traquet tarier : Le Traquet tarier habite les prairies grasses, les landes marécageuses, les champs d’orties qui entourent les étables… En montagne, on le trouvera plus sûrement, mais toujours en très petit nombre, dans les pâtures à gentianes jaunes ponctuées d’arbustes et relativement humides.
Tarin des aulnes : Les milieux parcourus par le Tarin des aulnes diffèrent à la belle et à la mauvaise saison. En hiver, l’espèce est facilement localisable car elle se déplace en groupe dans les aulnes qui bordent les rivières et autres lieux humides. En été par contre, la nidification est souvent œuvre solitaire et se déroule dans les conifères de la sapinière d’altitude.
Bruant fou : Le Bruant fou affectionne les versants ensoleillés et rocheux avec broussailles ou arbres espacés comme les pins, sapins, mélèzes et chênes qui ne le gênent guère. Le Bruant fou est en limite d’aire de répartition en Alsace. Sa présence est toutefois prouvée au Petit Ballon, sur les versants de la vallée de Guebwiller.
Les poissons
(source : étude du plan de conservation des milieux pour le massif de Petit-Ballon et Steinberg)
Il n’existe pas de lac ou de cours d’eau important à l’intérieur de notre zone d’étude. De petits torrents, à l’aval du Strohberg et dans le fond du vallon des Wasenmatten, permettent les migrations reproductives de quelques espèces. C’est le cas par exemple, à l’automne, de la Truite de rivière. Une autre espèce, plus rare, est caractéristique des cours d’eau de très bonne qualité : le Chabot (Cottus gobio). C’est un excellent bio-indicateur qui pourrait être présent ici. Les Vairons (Phoxinus phoxinus), la Loche franche (Nemacheilus barbatulus) et la Lamproie de Planer (Lamperta planeri) sont également possibles.
Le Chabot est inscrit à l’annexe II de la Directive Habitats. Sa conservation nécessite donc la désignation de zones spéciales de conservation en Europe.
Deux mesures de gestions s’imposent :
- le maintien ou le rétablissement des passages pour les poissons sur les cours d’eau aménagés ou traversés par des chemins ;
- la collecte et le traitement des effluents des fermes d’altitudes, auberges, ou résidences secondaires.
Les reptiles
(source : étude du plan de conservation des milieux pour le massif de Petit-Ballon et Steinberg)
La diversité des milieux et les différentes altitudes offertes par notre zone d’études permettent la présence de la quasi-totalité des espèces de reptiles alsaciens. Le Lézard vivipare et l’Orvet peuvent être rencontrés sur les sommets. Ils sont rejoints par le Lézard agile sur les chaumes secondaires. Dans l’étage inférieur s’ajoutent trois nouvelles espèces : le Lézard des murailles, la Coronelle lisse et la Couleuvre à collier.
Le Lézard agile, le Lézard des murailles et la Coronelle lisse sont inscrits à l’annexe IV de la Directive Habitats.
Les six espèces décrites ci-dessous sont protégées sur l’ensemble du territoire national par l’arrêté du 22 juillet 1993. Elles ne sont pas directement menacées dans le massif du Petit Ballon – Steinberg mais indirectement par l’accumulation de produits toxiques dans leurs chaînes alimentaires et par le retournement possible des chaumes qui appauvrirait les populations d’insectes. Enfin, les biotopes favorables à ces espèces ont tendance à disparaître en plaine. Les Vosges constituent donc un réservoir indispensable à leur survie.
En définitive, deux mesures de gestion sont à promouvoir pour la conservation des populations de reptiles :
- l’interdiction des traitements insecticides ;
- l’interdiction de labourer les chaumes.
L’Orvet (Anguis fragilis) est un lézard apode (sans pattes), nettement moins vif que les autres. Il dépense de ce fait bien moins d’énergie et est adapté aux milieux frais et humides délaissés par les autres espèces. C’est pourquoi on pourra le rencontrer jusque sur les crêtes. Son mode de reproduction est particulièrement adapté puisque, au lieu d’incuber dans un trou, les œufs éclosent dès la ponte qui intervient en été. Enfin, il se nourrit de limaces, vers et d’insectes et hiberne d’octobre / novembre à mars / avril.
Le Lézard vivipare (Lacerta vivipara) a adopté les mêmes stratégies que l’orvet et est donc bien adapté aux difficiles conditions climatiques de la montagne. Il affectionne les milieux frais à humides mais utilise toujours les éboulis ou rochers pour se réchauffer. Il hiberne assez longtemps même s’il peut être aperçu sur une pierre par beau temps en hiver. Sa nourriture est composée d’insectes et d’araignées.
Le Lézard agile (Lacerta agilis) est le premier reptile ovipare (les œufs sont mis à incuber dans le sol) que l’on rencontre en descendant des sommets. Il recherche donc des biotopes plus secs et ensoleillés (chaumes secondaires, bords de chemin, coupes forestières, pierriers…). Comme, les autres espèces, il hiberne et se nourrit d’insectes.
Le Lézard des murailles (Podarcis muralis) et la Coronelle lisse (Coronella austriacd) habitent le même type de milieu et ont des mœurs semblables. Ceci se comprend aisément lorsque l’on sait que la Coronelle est le prédateur habituel du Lézard des murailles. Nous rencontrerons donc les deux espèces dans les milieux secs et bien ensoleillés, par exemple dans les pierriers et les forêts clairsemées sur rochers. Toutes deux évitent les heures les plus chaudes de la journée à l’abri d’une anfractuosité de rocher ou dans un trou de rongeur. Toutes deux hibernent d’octobre / novembre à mars / avril. Par contre, les modes de reproduction diffèrent puisque les œufs du Lézard sont déposés en avril / juin dans un trou où ils incubent de 4 à 11 semaines, alors que les jeunes Coronelles sortent dès la ponte qui intervient en août.
La Couleuvre à collier (Natrix natrix) vit surtout à proximité de l’eau. Elle nage et se déplace sur terre indifféremment. Elle s’expose au soleil sur les pierres ou dans les landes mais chasse essentiellement dans ou près de l’eau. Elle se nourrit de grenouilles, tritons, poissons et de rongeurs. Les jeunes s’alimentent de vers, de têtards, de petits poissons et de petites grenouilles. Les œufs sont mis à incuber dans des tas de feuilles, de fumier, dans une anfractuosité du sol ou d’un rocher… Cette espèce hiberne également comme les autres reptiles de nos contrées.